La décentralisation appliqué à la Blockchain et aux crypto-monnaies

La décentralisation appliqué à la Blockchain et aux crypto-monnaies

2 mai 2020 0 Par Jean Briau

Qu’est-ce que la décentralisation ? Qu’est-ce qu’une crypto-monnaie ?

Les crypto-monnaies ont émergé grâce à leurs technologies sous-jacente: la blockchain. D’après l’avis de la Commission d’enrichissement de la langue française,la cybermonnaie est une « monnaie dont la création et la gestion reposent sur l’utilisation des techniques de l’informatique et des télécommunications». Vocabulaire de l’informatique (liste de termes, expressions et définitions adoptés), JO, 23 mai 2017, texte n° 20.

La société de conseil ‘Blockchain France’ définit la Blockchain comme une “technologie de stockage et de transmission d’informations à coût minime, sécurisée, transparente, et fonctionnant sans organe central de contrôle. Par extension, une blockchain (littéralement une « chaîne de blocs ») désigne une base de données sécurisée et décentralisée, répliquée sur un très grand nombre de noeuds, et contenant un ensemble de transactions dont chacun peut vérifier la validité. Une blockchain peut donc être assimilée à un grand livre comptable transparent, pseudonyme et infalsifiable.” C’est précisément cette absence d’organe central de contrôle qui se caractérise notamment par une décentralisation de la base de donnée qui vient rompre avec les technologies précédentes.

Concrètement, la blockchain dispose de nombreuses applications dont le fonctionnement est illustré par le schéma ci-dessous. Nous nous concentrerons ici sur la crypto-monnaie.

On constate par cet exemple que la crypto-monnaie demeure au centre de l’opération d’un point de vue économique. Le “mineur” indispensable pour valider une opération sur la blockchain sera rémunéré par un “token” (aussi appelé crypto-monnaie”). Pour valider l’opération, le(s) mineur(s) souvent regroupés en “pool” offre la puissance de ses machines qui vont par leurs calculs exécuter l’algorithme du protocole blockchain. Économiquement on constate donc que le processus est décentralisé: n’importe quel acteur peut offrir la puissance de calcul de sa machine pour obtenir une rémunération en contrepartie: le token. Dans la pratique on peut établir un parallèle avec la Banque, tiers de confiance centralisé, qui recueille et certifie toutes les opérations. Avec la Blockchain, le tiers de confiance n’est plus une entité centralisée puisque chaque opérateur mineur détient cet capacité.

Centralisation vs décentralisation

Schématiquement la décentralisation peut être représentée par la figure ci-dessus. Aucune entité unique ne contrôle l’ensemble du processus dans la figure (b). En revanche dans la figure (a), on constate qu’une entité est au coeur de l’ensemble du processus, qui peut donc être qualifié de centralisée contrairement à la figure (b).

Vitalik Buterin, fondateur de l’Ethereum, considère la décentralisation sous 3 axes d’un point de vue technique:

  • Architecture du système: l’ensemble du réseau sur lequel repose le système. A partir de combien de membre du réseau défaillant le système sera totalement hors de fonction ? Répondre cette question permet d’envisager le degré de décentralisation.
  • Gouvernance: Combien de personnes gouvernent le système ?
  • Logique: la logique du système permet-elle de fonctionner totalement en cas de séparation du système en 2 ?

La blockchain est politiquement décentralisée puisque aucune entité unique n’en n’a le contrôle. Cette technologie est aussi architecturalement décentralisée, car il n’existe aucun point (central) dans le réseau qui, en cas de défaillance, entraînerait l’échec du système.
En revanche la blockchain a une logique centralisée: le système se comporte comme une entité unique.

Le réseau Ethereum comme le réseau Bitcoin fonctionne sur la technologie Blockchain. Ethereum est l’une des plateformes décentralisées la plus prometteuse avec le Bitcoin. Le fondateur d’Ethereum décrit sa plateforme comme ayant pour but de rendre possible la création d’applications décentralisées de tout type via la création de “smart contract”. Tandis que le Bitcoin comporte une blockchain plus tournée vers une application monétaire. En quoi la décentralisation remet-elle en cause les fondements de notre système financier et qu’est-ce que ces monnaies virtuelles seraient-elles en mesure d’apporter ?

La décentralisation est-elle efficace ?

Pour analyser la décentralisation sous le prisme des crypto-monnaies, nous nous intéresserons au COSS : Crypto One-Stop Solution.

L’utilisateur n’a pas remettre sa confiance une autorité centrale (Banque) si ce n’est pour valider la procédure de KYC afin de mieux sécuriser le compte et d’éviter le blanchiment d’argent. Mise part cette opération de contrôle a priori, l’ensemble du processus se fait via la Blockchain. Chaque opération n’est donc pas soumise la dépendance du bon fonctionnement d’un système bancaire centralisé.

Les coûts et la sécurité sont optimisés puisque la validation de la transaction par blockchain est bien plus optimal que via un système centralisé.

La rapidité des transactions ne fait que croître puisque il existe “une course de la puissance” entre les mineurs, pour qui miner plus permet de gagner plus. Les frais d’exploitations et d’upgrade de la puissance des systèmes ne sont donc pas supportés par la plateforme COSS mais par les mineurs eux-même. L’investissement est donc limité.

L’amélioration du protocole est possible au fur et mesure du temps sans toutefois nuire aux opérations antérieures, qui restent inscrite dans la blockchain.

Ainsi cette technologie de décentralisation vient challenger les Banques sur plusieurs terrains. Le coeur du problème pour les banques commerciales réside dans la modernisation de leurs infrastructures technologiques, que nécessitent les opérations de banques en tout genre. La majorité du parc informatique des banques commerciales d’aujourd’hui fonctionnent sur des programmes informatiques des années 80-90. Les coûts de structures pour mettre à jour leur systèmes sont énormes et se répercutent sur l’utilisateur final de trois manières :

  • le prix du service rendu
  • la qualité du service (rapidité d’exécution, fiabilité)
  •  l’étendu des services (opération digitalisé, spectre des opérations…)

Les banques commerciales ont donc de grandes difficultés à offrir à leurs clients une expérience en phase avec l’avancée technologique actuelle. Il existe donc un fort retard entre les technologies du jour et celle utilisé par les banques. On peut illustrer ce retard par le système de virement international SWIFT qui nécessite environ 4 jours pour voir l’opération accomplie sans compter les dimanches et jours fériés… Or une transaction réalisé sur le protocole bitcoin prendra environ 10 minutes pour être confirmée avec un niveau de sécurité similaire à la carte de paiement ! Les délais de transaction entre portefeuille crypto-monétaires varient selon la technologie utilisée et tendent à se réduire avec l’apparition de nouveaux protocoles (Stellar Lumenx – XLM). Le projet COSS , se base comme l’immense majorité des projets crypto-monétaires naît récemment (Bitcoin inclu) sur l’utilisation de l’infrastructure des mineurs. Ainsi, nul besoin d’investir dans une infrastructure informatique physique. Une fois le protocole créé celui-ci s’exécutera grâce la mise à disposition par les mineurs de la puissance de leurs infrastructures, qui valident les opérations en contrepartie d’une rémunération en ‘token’ . C’est ainsi que des ‘mining farms’ ont vu le jour. La loi du marché est ainsi entrée en jeu et chaque mineur investit pour avoir la meilleure puissance possible afin de confirmer le plus d’opérations possible pour obtenir une rémunération plus importante. Le coût de l’investissement ne repose donc pas sur une entité unique mais sur l’ensemble des mineurs. La course la technologie la plus efficace est donc continue et stimulé par la concurrence des mineurs entre eux. La qualité du service et son prix se trouve donc impacté également. La décentralisation permet donc de maintenir un haut niveau d’exigence sur la modernité des infrastructures utilisés pour effectuer les opérations. Les mineurs sont obligé de fait, par une concurrence naturelle, de disposer d’infrastructure en phase avec la technologie la plus avancée. Enfin le poids de l’investissement que nécessite cette modernité continue des infrastructures ne repose pas sur un acteur unique mais sur l’ensemble d’individualité que constitue les mineurs. On peut donc affirmer que la décentralisation est en mesure de nettement améliorer la qualité du service final rendu par les banques commerciales et donc concurrencer ces dernières.